Souris et papillons : la métamorphose de la citrouille

Cette fois ça y est Hauptwerk est installé et le pédalier est réparé grâce à une aide de circonstance. Le fauteur de trouble était une souris après que les doutes se sont portés sur le papillon de nuit coincé dans le boitier électronique. Ces bêtes sont des calamités on en a déjà plein chez nous mais elles sont maintenant circonscrites dans la cave.

Le rongeur n'avait rien trouvé d'autre à faire que de déguster un cable ! Du coup le cerveau peut traiter correctement les informations transmises par le pédalier, parce que trois notes qui manquent ça n'a l'air de rien mais en fait ça brise la continuité de la conscience (le pédalier est perçu comme un tout) et trouble les connexions connexions cérébrale un peu comme si on était amputé d'un doigt.

Simplement en revenant à l'état "normal" du pédalier j'ai une perception beaucoup plus correcte des distances entre les pédales et j'arrive à les trouver en perdant la funeste habitude de vouloir regarder pour "vérifier" sans arrêt si le pied touche le bon endroit et pas de côté ou même le bon voisin (un peu comme au piano ou en déchiffrage il faut s'abstenir de regarder ses mains si on veut ne pas se disperser).

La petite "sonnette" de citrouille vient de se transformer en princesse grâce à la magie du logiciel et des orgues installés. Même avec seulement quelques jeux (mon processeur n'est pas très puissant) nous évoluons dans un tout autre espace sonore qui n'a rien à voir avec le précédent.

Et avec un autre ordi et la version haute de Hauptwerk on recréée vraiment des "grandes orgues" chez soi de sorte que la princesse deviendra une reine majestueuse.

Dans la semain je suis allé voir deux concert. J'ai surtout apprécié le fameux orgue vert et le programme de musique espagnole baroque qui allait avec malgré mon retard. Le discours musical était parfaitement audible et distinct.

Avec finalement peu de notes et un discours très construit (l'organiste venait d'enregistrer un disque) l'auditeur est conquis car les sons sont très "denses" et les jeux caractérisés et "typifiés" (alors que parfois tout se mélange et donne l'allure d'une méga soupe si ce n'est une bouillabaisse).

En revanche un déluge romantique et moderne me déroute souvent plus qu'il ne me comble et me rassasie. Car le flux incessant et ininterrompu des flocons de croches qui résonnent dans l'églie, assorti au déluge qui s'abat sur les quatre claviers, font l'effet d'une cascade vide. Ils ne m'évoquent pas le surgissement de la cathédrale engloutie ou de la ville invisible de Kitège qui s'élève mystérieusementdu fond des flots.